PERIPLE WAGNERIEN (Suite)

LA WALKYRIE A LINZ

Linz, capitale de la Haute Autriche, est située au bord du Danube à une trentaine de kilomètres au nord de Wels. Elle s'est récemment dotée d'un nouveau théâtre, le Landestheater (Musiktheater) qui a été inauguré en avril 2013. Vaste bâtiment moderne, très bien situé à côté d'un parc, il offre aux spectateurs une magnifique salle aux larges fauteuils, avec une grande fosse d'orchestre et une scène imposante. Le Ring y est monté sur deux ans. En octobre 2013 a eu lieu la Première de l'Or du Rhin, en mars celle de La Walkyrie. Siegfried sera donné en novembre et le Crépuscule en février 2015. Ce Ring a inspiré la maison de joaillerie Palido de Linz qui propose une bague (petit serpent qui se mord la queue) dont une "sculpture réclame" est installée dans le parc à côté du théâtre. 

 La Walkyrie était dirigée par Dennis Russell Davies dans une mise en scène de Uwe Eric Laufenberg qui nous changeait radicalement de Wels. Michael Bedjai et Brit-Tone Müllertz incarnaient Siegmund et Sieglinde. Deux très bons chanteurs qui avaient sans doute du mal à faire ressentir une émotion aux spectateurs, notamment au deuxième acte où un décor totalement surréaliste composé d'une longue table et de chaises sur lesquelles ils devaient s'allonger tour à tour, n'était guère représentatif du paysage où ils étaient censés errer. Gerd Grochowski incarna un Wotan intéressant avec une belle voix percutante. En revanche la voix stridente de Karen Robertson faisait de la rencontre Wotan-Fricka une vraie scène de ménage plutôt désagréable. Quant à Brünnhilde, elle fait partie de ces chanteuses russes qui sont capables de pousser des Hojotoho de toute beauté mais qui peinent dès qu'il faut chanter un peu piano. Son physique avenant en faisait cependant une Brünnhilde sympathique. Il faudrait ajouter à cela un ensemble de walkyries très correct et surtout un très bon orchestre. Il serait vain de vouloir expliquer une mise en scène qui apportait essentiellement dérision, vulgarité et sottise. Une soirée quelconque de regie-theater rabâché dont le principal intérêt a été de découvrir ce magnifique nouveau théâtre.

de gauche à droite :

Siegmund (Michael Bedjai), Sieglinde (Brit-Tone Müllertz

Hunding (Dominik Nekel)                                                                                                               

De gauche à droite : Brünnhilde (Elena Nebera)

Sieglinde et Wotan (Gerd Grochowski)

Le compositeur ANTON BRUCKNER est originaire de Ansfelden, petit village situé non loin de Linz, où l'on peut voir sa maison natale qui a été transformée en musée ouvert depuis avril 2014. Son père étant mort alors qu'il n'avait que treize ans, il fut conduit à l'Abbaye de Saint-Florian où il reçut une solide formation générale et musicale au sein du chœur de garçons. Plus tard, entre 1845 et 1855, il fut asssitant dans cette même abbaye et il y tenait l'orgue. Puis il vécut à Linz entre 1855 et 1868, avant de s'installer à Vienne où il mourut le 11 octobre 1896. Il repose dans la basilique de Saint-Florian, sous le grand orgue.

Fervent wagnérien, il se rendit à Munich sur l'invitation de Wagner pour assister à la première de Tristan. En avant-première, le 4 avril 1868, il avait dirigé la scène finale des Maîtres Chanteurs (Harangue finale de Sachs et choeur) dans un concert à Linz. En 1873 il rendra visite à Wagner pour lui demander d'accepter la dédicace d'une de ses œuvres (sa Troisième Symphonie).

La maison natale de Bruckner est une belle bâtisse, parfaitement conservée et entretenue,

Elle a été transformée en un musée plutot didactique dans lequel on peut voir divers documents, photos, partitions, etc... mais aussi un portrait peu connu de Bruckner, son harmonium et même un beau buste de Richard Wagner.

L'abbaye baroque de Saint-Florian est la plus grande et la plus réputée de Haute Autriche. Elle possède deux orgues, dont celui dit de Bruckner, qui a plus de sept mille tuyaux. 

Le corps du compositeur se trouve dans un sarcophage, situé dans une crypte, sous l'orgue. On peut seulement voir une plaque, située à même le sol de l'église, au-dessus du sarcophage.