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La vie wagnérienne
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7 octobre 2015

ENTRE WIESBADEN ET KARLSRUHE

Comme nous avions décidé d'assister à la finale du Concours International de Chant "Voix wagnériennes" qui avait lieu à Karlsruhe le 3 octobre, nous en avons profité pour faire un tour à Wiesbaden où l'on donnait un Vaisseau Fantôme dont la distribution nous semblait assez remarquable. Et nous ne fûmes pas déçus : Ce fut l'un des plus beaux Höllander que nous ayons vu et certainement le meilleur depuis quarante ans ! Une version associant modernité et tradition, chantée à la perfection par l'ensemble des artistes. Une véritable soirée de rêve. Notre seul regret a été de voir une salle loin d'être pleine...

Le théâtre de Wiesbaden a été construit à la fin du XIXème siècle. C'est un beau bâtiment richement décoré.

opera wiesbaden

Opera Wiesbaden intérieur 1

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans la salle, nous avons même découvert un médaillon peint représentant le Maître...

Médaillon du Maître

Sous la direction de Zsolt Hamar, dans une mise en scène de Michiel Dijkema, ce fut donc une magnifique représentation. Je ne sais s'il y avait une direction d'acteurs mais chacun était dans son rôle et le vivait avec tant de simplicité et de vérité qu'il en résultait une émotion intense. Et, quelle démonstration de chant ! Un moment de grande et belle musique comme on voudrait en vivre souvent.

Gerd Grochowski incarnait un Hollandais empreint de grandeur et de force et sa voix, bien qu'un peu rude, était un mélange de puissance et de douceur. Bel acteur au physique tragique, il incarnait parfaitement le personnage du malheureux navigateur. La Senta d'Erika Sunnegardh était tout simplement magnifique : belle, frêle, vêtue d'une petite robe noire et chaussée de bottines bleues, ses grands cheveux blonds retenus sur le côté, elle incarnait la pureté, la candeur mais aussi l'espièglerie et la volonté. Sa voix d'une fraicheur merveilleuse n'en était pas moins intense. Son duo avec le Hollandais fut un des grands moments de l'ouvrage par sa simplicité et son authenticité. Le Daland de Bjarni Thor Kristinsson était également parfait. Sans outrance, cet acteur à la voix rauque et percutante  incarnait parfaitement le personnage cupide et un peu fruste du père. Le Erik de Marco Jentzsch fut lui aussi excellent et sa cavatine avait de quoi bouleverser la petite Senta... et comme si tout le monde voulait être à la hauteur de son rôle, le jeune pilote de Jeongki Cho ne démérita pas. On eut dit que chacun voulait donner le maximum, même si le public n'était pas au rendez-vous. Tradition donc dans cette mise en scène avec quelques moments de modernité ou de fantaisie comme ces choristes du dernier acte chantant depuis la salle, debout aux côtès des spectateurs tandis qu'un immense vaisseau s'avançait depuis la scène en direction de la salle recouvrant l'orchestre et les premiers rangs des spectateurs... une vision très impressionnante du navire fantôme. Où encore ce choeur des fileuses qui non seulement travaillaient sur leur rouet mais se faisaient donner un cours de chant par Mary. Quant à l'orchestre, il fut à la hauteur de sa tâche pour donner à cette soirée un éclat tout particulier.

Le Vaisseau Fantôme

 Daland et Senta

Salut final 2

Salut final 1

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Hollandais, Erik et le pilote

 

Senta et le Hollandais

Après cette superbe soirée, en route pour Karlsruhe en passant par Biebrich situé dans la banlieue de Wiesbaden, et par Mayence.

C'est à Biebrich, Rheingaustrasse, que se trouve la belle maison où Wagner commença la composition de ses Maîtres Chanteurs et c'est sur le petit balcon qu'il eut l'inspiration de l'ouverture. Un peu plus loin, sur le quai, en face du château des Ducs de Nassau, se trouve une petite fontaine qui chante les louanges de la compassion humaine. Nul doute que si Wagner l'avait connue, elle l'aurait enchanté.

Maison de Bieberich

Plaque de Biebrich

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La fontaine de Biebrich

 

 

 

 

 

La château des Ducs de Nassau

 

 

 

 

 

 

 

 

Après Biebrich, halte à Mayence pour voir, au niveau du fort Malakoff, les Filles du Rhin : trois sculptures métalliques modernes qui n'ont pas forcément de rapport direct avec l'oeuvre de Wagner mais qui s'appellent tout de même "les Filles du Rhin" en référence à trois danseuses de l'Opéra de Mayence.

les 3 filles du Rhin

Enfin, au bord du fleuve devant la Rheingoldhalle, on peut voir une sculpture en bronze, oeuvre de Fritz Wotruba, hommage de la maison d'éditions Schott au génie de Wagner.

Sculpture de Wotruba

 

 

 

dédicace

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le samedi 3 octobre, à l'Opéra de Karlsruhe, avait donc lieu la finale du Concours de Chant "Voix wagnériennes". C'était la 8ème édition de ce concours qui fut créé en 1994 ( et je me permets de rappeler que j'y étais pour quelque chose !) et la 3ème fois qu'il avait lieu dans cette ville.

Finale du concours

Il y avait 6 finalistes : 4 femmes toutes soprano et deux hommes, un bariton et un ténor. Parmi les femmes, deux étaient d'un excellent niveau, deux d'un niveau nettement inférieur et les hommes n'étaient pas très bons. Le choix fut donc assez facile.

les finalistes 1

les finalistes 2

 

 

 

             Les 6 finalistes

 

 

 

 

 Chaque finaliste recevait une compensation financière et quatre prix devaient être attribués : le prix Dorothea Glatt (collaboratrice de Wolfgang Wagner, elle participa activement à l'organisation des cinq premiers concours), le prix Wolfgang Wagner, le prix du public et le premier prix. Celui-ci fut attribué à Kirstin Sharpin. C'est elle qui indiscutablement avait le timbre de voix le plus "wagnérien". Elle interpréta l'air de Lohengrin "Einsam in trüben Tagen" et l'air de la Walkyrie "Du bist der Lenz" avec une grande maitrise. Les prix Wolfgang Wagner et le prix du public allèrent à Kathleen Parken, très belle artiste au timbre chaud et ample qui interpréta "Dich, teure Halle" de Tannhäuser et surtout une magnifique "Ballade de Senta" où elle démontra toutes ses capacités. Enfin, et contre toute attente, le prix Dorothea Glatt revint à Marinas Harris qui, bien que possédant de réelles qualités, ne fit pas preuve d'une véritable maitrise de sa voix.

                                  Kristin Sharpin                                                                     Kathleen Parker

Kristin Sharpin

Kathleen Parker

 

                  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si le Vaisseau Fantôme avait été un enchantement, le Parsifal de Karlsruhe auquel nous avons assisté le lendemain fut un désenchantement : mauvais chanteurs et mise en scène de Keith Warner désolante accumulant les actions (ou plutôt les gags !) les plus insolites : Kundry se promène en barque au premier acte et on la retrouve au troisième acte endormie sous un banc à un arrêt d'autobus... bref, je ne veux pas énumérer toutes ces stupidités mais je ne peux m'empêcher de signaler un des gags les plus marquants : le graal est gardé dans une châsse que les chevaliers ouvrent pour qu'Amfortas ou Parsifal y retire la sainte relique. Au premier acte, les chevaliers arrivent donc et ouvrent successivement sept coffres (empilés les uns dans les autres comme des poupées russes) pour enfin trouver le graal. Au troisième acte, le public sait donc qu'il va devoir attendre l'ouverture des sept coffres mais ce qu'il ne sait pas c'est que le dernier est vide ! Le graal a disparu ! Les spectateurs ont une certaine envie de rire mais Parsifal, lui, ne semble pas troublé : il va s'asseoir sur le devant de la scène et bavarde avec un jeune homme qui symbolise peut-être un nouveau Parsifal qui aura la charge de retrouver le vase sacré ? Quant à Kundry qui aime bien lire, elle s'installe dans l'autre coin de la scène et continue le livre qu'elle n'a pas pu finir. Voilà une fin heureuse et on se demande pourquoi Wagner n'y a pas pensé. Heureusement que des metteurs en scène intelligents et futés sont là pour rectifier le tir !

Je pense qu'il est inutile de citer les noms des chanteurs qui étaient malheureusement assez mauvais à l'exception du Klingsor de Jaco Venter. L'orchestre n'était pas non plus excellent et dans cette salle à l'acoustique assez dure, le résultat n'était guère envoûtant. Mais je vous donne quand même quelques photos de salut de ces pauvres artistes obligés de se plier à ces actions en désaccord total avec l'oeuvre. Par une curieuse coïncidence, la salle était d'ailleurs aux deux tiers vide... 

Parsifal 2

 

Parsifal 1

 

 

 

 

 

 

 

 

       Gurnemanz, Parsifal et Amfortas

                                                                                                           Kundry et deux écuyers

                                                                                                           

En plus, les costumes étaient abominables et n'auraient jamais pu trouver preneur même à une troisième démarque chez Kiabi...

 

 

salut !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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