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La vie wagnérienne
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23 septembre 2016

UN LOHENGRIN A ANGERS

Pour les curieux que nous sommes, il était tentant d'aller écouter le Lohengrin qui se donnait à Nantes puis à Angers où nous nous sommes rendus.

Il s'agissait d'une version de concert, avec l'orchestre des Pays de Loire dirigé par Pascal Rophé, les choeurs d'Angers Nantes Opéra et de l'Opéra de Montpellier et il y avait aussi deux chanteurs que nous voulions entendre car ils vont se produire prochainement dans notre région : Daniel Kirch  et Catherine Hunold.

Le spectacle avait lieu à l'auditorium d'Angers, belle salle mais à la résonance un peu dérangeante. La salle, très confortable, était bien garnie mais pas pleine malgré des tarifs hyper attractifs.

auditorium d'Angers

Orchestre National des Pays de Loire

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici donc ce que nous avons pensé de ce concert : Pour ma part, j'emets des réserves quant aux aptitudes du chef d'orchestre à diriger Wagner : beaucoup de bruit, une direction très sèche et peu lyrique, on peut dire en gros qu'il bat la mesure mais ne dirige pas vraiment les musiciens et encore moins les chanteurs. Réputé comme chef du répertoire du XXe siècle, Pascal Rophé est certainement plus à l'aise dans le Sacre du Printemps ou Le Marteau  sans Maître que dans Lohengrin. Mais reconnaissons-lui au moins le mérite de l'avoir fait.

Les choeurs, très sollicités dans cet ouvrage, ont été dans l'ensemble très bons ; on les aurait parfois voulu plus nuancés, plus lyriques mais c'est là aussi sans doute un problème de direction.

Deux solistes se sont distingués : le Telramund de Robert Hayward et l'Ortrud de Catherine Hunold. Le baryton a certes la voix un peu usée mais il fait preuve d'une grande maîtrise et a su donner au rôle de Telramund toute la force nécessaire. Quant à Catherine Hunold, elle a des aigus majestueux, éclatants même, et un très beau timbre de voix. Malheureusement elle a tendance à garder sa vitalité pour ses notes aiguës et s'éteint un peu dans le médium et les pianissimi. Elle fit une très bonne prestation et nous serons heureux de la retrouver à Saint-Etienne en juin prochain pour une nouvelle Ortrud.

Telramund et Ortrud

Nous avions eu l'occasion d'entendre Juliane Banse à Amsterdam dans ce même rôle d'Elsa et nous l'avions trouvée excellente. Ce ne fut pas tout à fait le cas à Angers. Elle semblait mal à l'aise, sa voix au joli timbre n'avait ni la force ni la grâce que nous lui avions trouvées en 2014. Déjà physiquement peu représentative d'Elsa, elle n'arrêtait pas de gesticuler comme pour se donner une contenance : elle arrondissait continuellement les bras tout en fléchissant les jambes, ce qui devint vite dérangeant au fil de l'oeuvre. Il eut été bien préférable de se tenir à son pupitre... Mais quoi qu'il en soit, elle chanta assez joliment avec une voix qui, faute d'une grande puissance, avait l'avantage d'être bien conduite.

Elsa

Il n'en fut pas de même pour Daniel Kirch qui détonna plus d'une fois mais surtout dans ses adieux au cygne. Il peut arriver que ces premières notes, assez difficiles pour un chanteur encore un peu "froid", ne soient pas tout à fait parfaites mais là... ce fut carrément faux. Et même chose au troisième acte alors qu'on ne pouvait pas dire que la voix était froide. Le reste de sa prestation laissait bien des regrets car si le timbre est agréable, si l'artiste est assez habile pour sortir quelques beaux aigus, la voix est vraiment insuffisante. C'est donc avec une appréhension légitime qu'on l'attend pour les six représentations de Tristan prévues à l'Opéra de Lyon en mars prochain.

 Philippe-Nicolas Martin fut un héraut sans problème, en revanche, alors que nous avons pu lire quelques critiques des plus élogieuses sur Jean Teitgen qui interprétait le rôle du roi Henri, on peut dire que ce chanteur nous a particulièrement déçus. Tant de défauts accumulés ont au moins l'avantage de faire apprécier les grands interprètes de ce rôle dont l'apparente facilité est le résultat de beaucoup de travail et de talent.

Le roi et Lohengrin

Ce fut donc une soirée mitigée. Les organisateurs ont eu le mérite de monter ce Lohengrin, certains chanteurs nous ont fait passer un agréable moment et d'autres nous ont totalement désenchantés. Malgré tout, nous étions contents d'y être. Et puis nous avons eu le plaisir d'y rencontrer le musicologue Nicolas Dufetel que nous avons pu apprécier plusieurs fois au Cercle Wagner de Lyon et qui nous a promis d'y revenir bientôt pour nous entretenir de ses recherches actuelles sur Parsifal.

Telramund, Ortrud, le roi et Elsa

 

 

Comme souvent, nous profitons de nos voyages pour aller voir quelque vestige, souvenir ou témoignage wagnérien. Nous sommes donc passés par Tours pour aller voir le boulevard Richard Wagner ! Un grand boulevard en vérité (coincé entre Winston Churchill et Jacques Duclos !) mais dans un quartier moderne d'une laideur affichée. Nous voulions savoir pourquoi le nom de Wagner avait été choisi pour baptiser ce boulevard et nous avons compris, en regardant l'ensemble des rues avoisinantes, que la municipalité avait donné des noms de compositeurs à diverses structures dont un Mendelssohn curieusement francisé...  Mais c'est quand même Wagner qui a la plus grande (sinon belle) voie !

Boulevard Wagner

 

Boulevard Richard Wagner 1

Boulevard Richard Wagner 2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les musiciens de Tours

 

 Pour terminer ce message sur une note nettement plus esthétique, j'ai le plaisir de vous présenter les images que nous ont envoyées nos amis Evelyne et Michel Faure en voyage à Madrid. C'est le plafond peint de la salle de musique, au premier étage du palais, aujourd'hui musée, Lazaro Galdiano. L'artiste s'appelle Eugenio Lucas Villamil et là encore, comme à Tours, c'est Wagner qui se trouve en position dominante.

plafond 1

 

plafond 2

 

 

 

fin

 

 

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