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La vie wagnérienne
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27 février 2017

TANNHÄUSER A MONTE CARLO, LE FLOP D' UN MUST

Annoncé comme un événement, la résurrection du Tannhäuser, version de Paris chantée en français, en était bien un, mais sa réalisation a été ratée au point qu'elle repousse très loin dans le temps toute tentative ultérieure analogue.

L'idée était certes séduisante, mais comment s'y prendre une fois qu'on a considéré l'état des lieux. Une disparition remontant aux années 1950, cela signifie qu'il n'y a plus de "tradition", c'est-à-dire plus de professeurs, de chefs de chant, d'interprètes rompus à ce style. Alors il faut faire appel à des débutants, des novices, fussent-ils expérimentés et talentueux dans d'autres domaines.

Facteur aggravant, le metteur en scène désireux de gommer toutes les références "historiques" qualifiées de kitsch, s'est aventuré avec de gros sabots dans les ornières d'un regie theater mal digéré teinté du pire mauvais goût. Ce serait faire beaucoup d'honneur à son "travail" que de recenser ses trouvailles qui ne dépassent pas le niveau de gags prétentieux et dérisoires, mais qui sont tellement incongrues qu'elles suscitent plus l'ironie que la colère. Les costumes sont hideux, les décors insignifiants, la chorégraphie de la bacchanale digne du gala d'une école de danse de chef-lieu de canton.

Côté musical, un seul interprète émerge avec noblesse, c'est Steven Humes dans le rôle du Landgrave, qui, comme par coïncidence est le seul qui soit un habitué du répertoire wagnérien. Jean-François Lapointe se tire adroitement du rôle de Wolfram, sans cependant faire oublier ses glorieux devanciers dont notre inoubliable ami et membre d'honneur, Ernest Blanc.

Salut 2

Les deux dames nous ont plus d'une fois écorché le tympan avec des forte hurlés accentués peut-être par le dispositif scénique en coupole produisant parfois de curieux effets de réverbération ou de sonorisation.

La déception vient surtout de José Cura qui s'est aventuré inconsidérément dans ce rôle de Tannhäuser, un des plus redoutables du répertoire wagnérien. Alors il y a eu des coupures, des passages à vides (finale du 2ème acte), et toujours l'impression de voir et d'entendre Canio ou Turridu égarés dans les sphères du romantisme médiéval.

Salut 3

 

Reste le cas de Nathalie Stutzmann qui n'a pas démérité. Mais, encore une fois, il faut souligner la témérité de l'entreprise. Sa direction était claire, précise, presque innocente en ce sens qu'elle n'avait pas l'épaisseur nécessaire et s'est révélée incapable d'entraîner l'ensemble. Jamais au cours de la représentation on n'a senti passer le souffle émotionnel et passionné qui entraîne le spectateur à s'associer au drame qui se joue sous ses yeux.

Salut 1

salut final

La grande satisfaction de la soirée était plus d'ordre sentimental qu'artistique, plus d'ordre personnel fût-il collectif : c'était le plaisir de retrouver les amis wagnériens des Cercles français (et flamand !) tout simplement heureux d'être là et curieux d'un Tannhäuser en français, une occasion unique mais qu'on aurait préférée meilleure.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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