QUALITE ET VARIETE POUR UNE JOURNEE STUDIEUSE
Ce samedi 28 octobre, le Cercle Richard Wagner-Lyon réunissait ses adhérents pour deux conférences à la Bibliothèque Municipale de la Part-Dieu auxquelles était également convié le public habitué à fréquenter les locaux de la bibliothèque.
Le président Pascal Bouteldja avait invité deux personnalités excellant chacune dans les sujets qu'elles avaient à développer.
Le matin, c'était le professeur de littérature française de l'Université polonaise de Gdansk, Michal Piotr Mrozowicki, qui est devenu par le cycle gigantesque de publications qu'il a entrepris, le spécialiste inégalable et incontesté de l'histoire de la réception en France de Wagner et de son oeuvre. Un cycle en trois parties dont deux ont été déjà publiées. Michal Mrozowicki en a présenté un résumé ou plutôt une synthèse dégageant le rôle joué par les grands pionniers du wagnérisme français : Charles Baudelaire, Judith Gautier, Charles Lamoureux, Jules Pasdeloup... qui luttèrent avec pugnacité contre une hostilité dont les motifs étaient souvent fort éloignés de l'idéal artistique.
Le déjeuner rassembla ceux qui aiment à se retrouver sous une bannière où le zèle wagnérien fait bon ménage avec une franche convivialité qu'ont semblé apprécier les conférenciers invités.
L'après-midi, c'était au tour de Georges Liebert, homme de lettres bien connu, spécialiste de Nietzsche et wagnérien convaincu, d'intéresser l'assistance à la personne et à l'oeuvre de Bernard Shaw, et particulièrement à ses études et à ses critiques sur les opéras de Wagner et leurs interprétations, spécialement le Ring, sujet de l'ouvrage "Le parfait wagnérien". Dans sa conférence, claire et très documentée, il dépassa le cadre musical et théâtral pour pénétrer dans les domaines de la politique et de l'organisation sociale pour lesquels Shaw avait des idées aussi arrêtées qu'évolutives et finalement inquiétantes à la fin de sa vie.
Shaw, en nous limitant à l'étude critique wagnérienne, fut non seulement un humoriste aux saillies irrésistibles mais aussi un analyste de grande subtilité ce qu'à fort bien montré Georges Liebert dans un exposé vivant et agréable.