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La vie wagnérienne
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13 février 2023

140 ème ANNIVERSAIRE DE LA MORT DE RICHARD WAGNER

13 février 2023, 140ème anniversaire de la mort de Richard Wagner

 

Le dernier Carnaval

Depuis quelques temps déjà, malgré de bonnes nuits, Richard Wagner se sentait très fatigué au petit matin. Il en était de même en ce 6 février, jour de mardi gras où la période de carnaval se terminait en apothéose. Le matin, tout était encore calme et tranquille. Ce n'est que vers neuf heures du soir que commençait la fête proprement dite. La foule exaltée et masquée se pressait alors sur la place Saint-Marc, qui, baignée de lumière, offrait un spectacle d'une beauté féerique. Ce n'est pas tant pour lui-même que pour les enfants, qui le récompensaient par leur gaieté, que Richard Wagner s'était rendu sur la place pour la nuit de la fête et avait loué une chambre d'hôtel au « Cappello nero » pour observer l'animation. La cathédrale et le palais des Doges étaient magnifiquement illuminés : beaucoup moins réjouissantes à son goût étaient les façade des Procuraties, elles aussi éclairées, mais dont l'austère régularité rebutait le maître depuis toujours. Il se souvenait, comme il l'avait déjà expliqué au peintre Carl Rahl lors de son premier séjour à Venise en 1858, combien il les trouvait ennuyeuses, sans fantaisie ni invention et combien une cathédrale gothique lui parlait autrement. Plus tard, il se rendit avec les enfants sur la place pour leur montrer la folle agitation du peuple. Il menait Daniela par le bras et se faufilait avec elle au milieu de la plus grande cohue de masques. Visiblement, il se sentait bien au milieu de cette foule en liesse, participant à cette farandole de carnaval, lui qui n'était pas masqué.

Le cortège funèbre et solennel du « Prince Carnaval », qui faisait le tour de la place jusqu'à la cérémonie finale au cours de laquelle on le brûlait sur la Piazzetta, avait quelque chose de très émouvant. Puis minuit sonna depuis l'immense tour de l'horloge et au même moment, les innombrables flammes s'éteignirent et les ténèbres enveloppèrent la foule encore joyeuse. Ce fut alors le passage soudain du Carnaval au Mercredi des Cendres, dont le contraste puissant ne manqua pas de faire son effet.

On raconte qu'à son retour, à une heure du matin, Richard Wagner s'approcha du vieux portier qui, son maître étant sorti, n'était pas encore allé se coucher, et lui dit alors en lui posant la main sur l'épaule : « Mon ami, le carnaval est terminé ». Une scène qui laissa au vieil homme une étrange impression, alors qu’il ignorait encore que pour Wagner, le carnaval venait de s’achever pour toujours.

 

masque rouge

Récit de la journée du 6 février 1883

d'après Carl Friedrich Glasenapp

 

 

 

 

 

 

 

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