LES 35 ANS DU CERCLE RICHARD WAGNER-LYON (suite)
DEUXIEME ACTE : JOURNEE A L'OPERA
La journée a été longue et belle.
Dès 14 heures, un nombreux public, composé en grande partie par les membres des Cercles Wagner, était présent dans l'Amphithéâtre de l'Opéra pour assister à la conférence-récital présentée par le Cercle Richard Wagner de Lyon.
Pascal Bouteldja avait bien fait les choses pour choisir les intervenants, ce qui nous a valu une conférence de haute tenue, malheureusement trop courte, de Christian Merlin. Comme à son habitude, il fut brillant et enjoué, précis et clair mais non simpliste et il reçut de l'assistance une ovation comme on en entend rarement pour un conférencier.
Vint la partie musicale dont vous pouvez lire le programme plus haut.
Hjördis Thébault a bien des qualités, car en plus d'être une cantatrice au talent délicat et consciencieux, dotée d'une voix belle et ample, elle est aussi responsable de la maison d'éditions Symétrie (celle de Pascal Bouteldja et de notre membre d'honneur Michal Mrozowicki), et enfin elle est membre de notre Cercle lyonnais, démontrant de la plus belle façon le sens qu'il faut donner au titre de membre actif en nous offrant ce magnifique récital. Son accompagnateur Nobuyoshi Shima fit apprécier sa délicate maîtrise en interprétant sa propre transcription du Siegfried Idyll. L'accueil enthousiaste de l'auditoire fut récompensé en bis par un éclatant "Dich teure Halle".
Deux heures plus tard, devant une salle archi-comble, Hartmut Haenchen levait la baguette pour entraîner son orchestre.
L'interprétation d'ensemble a été une grande réussite. Outre les excellents Roi Marke, Brangäne, Kurwenal, Melot, Berger déjà appréciés lors de la Première du 18 mars, Ann Petersen fut une Isolde vocalement convaincante à défaut d'être ce qu'on appelle "une grande tragédienne lyrique". La surprise a été la remarquable prestation de Daniel Kirch en Tristan, impeccable dans le duo du deuxième acte et vraiment remarquable d'engagement et de vaillance tout au long du troisième acte. On redira avec plaisir l'éminente qualité de l'ensemble orchestral et on louera encore l'ardeur, la fougue et la délicatesse du Maestro Haenchen. Il y a des jours où on est enclin à penser que la qualité du public contribue à la réussite d'un spectacle. C'était le cas hier soir, ce qui vaut bien des félicitations à nos amis wagnériens qui ont su entraîner l'ensemble des auditeurs dans une écoute attentive et passionnée.
S'il fallait formuler un bémol, ce serait vis-à-vis de l'organisation des entractes où il faut, dans la cohue, faire une queue interminable pour obtenir un rafraichissement servi par un personnel complètement dépassé. Quand on a pu rassembler des musiciens d'orchestre d'une telle qualité, il doit bien être possible d'organiser convenablement le service de la "limonade"...
à suivre...