LA MINUTE DU 4 DECEMBRE
LA MINUTE DE MONSIEUR WAGNER
Le corps subtil tout entier de l'air se volatilisa dans la mélodie et celle-ci fut chantée (...) sans laisser percevoir d'une façon quelconque qu'elle dût souligner des mots ayant une signification. Mais plus étaient nombreux les traitements de toute sorte auxquels dut se soumettre ce parfum pour recevoir une substance corporelle, (...) plus on le sentit affaibli, perdant de sa grâce et de sa force voluptueuse. Or, celui qui rendit à ce parfum devenu si peu naturel un corps neuf qui, bien qu'artificiel, imitait du moins avec la plus grande illusion possible ce corps naturel qui de la plénitude de sa nature avait répandu ce parfum dans l'air, ce fabricant extraordinairement habile de fleurs artificielles, qu'il faisait de velours et de soie et peignait de couleurs trompeuses, en humectant leur calice desseché avec cette essence parfumée, si bien que leur odeur ressemble presque à celle des fleurs véritables, ce grand artiste fut Gioachino Rossini.
Suite de ce texte demain...
... bis morgen !